Aprés quelques semaines d’essais l’ampli est retourné chez Jeannot car des soucis persistaient. Il faut se souvenir que le premier propriétaire de cet ampli a rencontré de nombreuses pannes, souvent en plein concert !
On peut donc penser que cet ampli n’a pas été produit en quantité suffisante pour qu’une mise au point stable et durable soit faite. C’est peut-etre aussi ce qui explique qu’il n’en existe qu’un seul exemplaire connu...

Jeannot a donc été désigné pour l’occasion « technicien MI » , charge à lui de trouver un moyen de le faire fonctionner de façon stable, et de nous en parler bien sur :


Les premiers essais ont permis de faire fonctionner l’ampli globalement mais des défauts persistaient à savoir :
Lueur rougeâtre sur un tube de puissance (en l’absence de modulation) ainsi qu’une puissance pas en rapport avec ce qu’on pouvait attendre d’un tel montage. De nouveaux essais ont donc été entrepris.

Transfo de sortie
A l’origine, une seule impédance était disponible. Un démontage du capot a mis en évidence l’existence de plusieurs cosses reliées à l’enroulement secondaire, au nombre de 4. Il y avait donc 3 possibilités de raccordement. Dans l’hypothèse où ces valeurs étaient de 4, 8 et 16 ohms, la valeur de l’enroulement primaire (plaque à plaque) a été mesurée au pont numérique et la valeur se situait autour de 7,5 kohms. Lors de l’utilisation, la puissance ne semblait pas au rendez-vous et les réglages VG1 et VG2 s’avéraient délicats car on retrouvait assez rapidement un reflet rougeâtre sur les tubes au repos.
La deuxième hypothèse sur des valeurs de 2,5 (utilisée dans des montages plus anciens), 4 et 8 ohms a permis de trouver une impédance primaire se situant aux alentours de 4,2 kohms .
Cette configuration a fait retrouver un fonctionnement plus sain en statique et en dynamique.

Tubes 6146
5 tubes étaient dispos et le lampemètre Metrix CTR310 a fait apparaître 3 tubes usagés (IA=70mA) et 2 bons (très bons même puisque la valeur donnée par la notice Métrix était de 90 mA et que l’on a trouvé respectivement 95 et 105 mA). Ce sont ces 2 derniers tubes qui ont été montés pour la mise au point définitive.
Un défaut persistait cependant à savoir une légère dissymétrie des tubes qui, ordinairement ne se voit pas, la différence entre les courants trouvés au lampemètre étant relativement minime.

Réglages
La valeur VG1 se situant à – 59 volts et la valeur de VG2 à + 260 volts ont permis à l’ampli de délivrer une puissance d’un peu plus de 70 watts. Pour éliminer la dissymétrie des tubes et augmenter la plage de réglage VG1, l’alimentation de la polarisation a été modifiée.
Pour améliorer le découplage et augmenter la tension disponible, le redressement est passé en double alternance avec une cellule de filtrage supplémentaire et un réglage individuel par tube a été câblé. La valeur optimale trouvée est donc (pour un écrétage symétrique et pas de rougeoiement au repos) – 60 volts pour un tube et – 63 volts pour l’autre. Dans ces conditions, avec VG2 à 260 volts (qui semble être un max pour VA = 600 volts), la puissance obtenue sous 8 ohms est passée à pratiquement 90 watts !

Conclusions
Les tubes 6146 sont à l’origine utilisés en VHF et ne semblent pas être adaptés à l’amplification BF. Leur réglage est assez pointu et met en évidence les écarts de caractéristiques, généralement estompés sur des tubes classiques. En outre, l’impédance de charge doit être la plus faible possible. L’ampli semble fonctionner correctement mais une inconnue demeure : le vieillissement et la pertes des caractéristiques de départ.
Le constructeur a sans doute voulu faire un essai avec ce type de tubes mais il doit en exister très peu sur le marché. La solution plus classique des EL34 est plus facile à mettre en œuvre et pour peu que l’on monte des 6550, on arrive à 100 watts sans problèmes avec VG2 = 300 volts. C’est le cas de mon ampli monté ainsi. La version EL34 est un peu moins puissante.


bias